← Retour à la liste des articles

Aujourd’hui, si vous avez un balcon, vous avez probablement un plant de tomates cerises. C’est le Graal du jardinier urbain : facile, productif, et parfait pour l’apéro. Pourtant, saviez-vous qu’il y a 250 ans, manger une tomate était considéré comme un acte de folie mortelle ?

L’arrivée timide d’un fruit vénéneux (XVIIe siècle)

Lorsque les explorateurs ont ramené la tomate (Lycopersicon lycopersicum) d’Amérique du Sud, elle a été accueillie avec une méfiance considérable en Europe. Elle faisait partie de la famille des *Solanacées*, la même famille que la Mandragore ou la Belladone, des plantes extrêmement toxiques. Son cousin direct ? L’herbe à la Morelle, bien connue pour ses baies noires dangereuses.

Pourquoi les nobles mouraient-ils après en avoir mangé ?

Le vrai problème n’était pas la tomate elle-même, mais la vaisselle. Au XVIIIe siècle, la noblesse européenne utilisait des assiettes en étain (un alliage contenant beaucoup de plomb).

L’explication toxique (et très urbaine)

La tomate est très acide. Lorsque le fruit chaud et acide était servi sur les assiettes en étain, l’acide **lessivait le plomb** de l’étain. Le plomb se mélangeait à la nourriture, et les nobles, qui en consommaient quotidiennement, mouraient lentement de saturnisme (empoisonnement au plomb).

Le pauvre ? Il utilisait des bols en bois ou en céramique non émaillée. Il ne mourait pas, mais il n’osait pas manger ce « fruit du diable » qui tuait les riches.

Le verdict de l’Éclaireur Pragmatique

Aujourd’hui, vous pouvez être rassuré. À moins que vous ne mangiez vos tomates sur une vieille assiette en étain déterrée de l’ère victorienne, le seul risque est de tacher votre t-shirt.